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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/101

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gatienne

Un soir, le voyant souffrir, il lui dit familièrement :

— À votre place, je n’hésiterais pas.

Alors Fabrice se jeta sur le secours qui lui venait et répondit résolument :

— Eh bien, demandez-la pour moi ; je ne puis pas, je n’ose pas…

Quand il revint le lendemain, Albert lui cria dès qu’il l’aperçut :

— Victoire !

Fabrice, tout pâle, balbutia :

— Elle accepte ?

— Comme vous y allez ! Elle n’a pas refusé, mon cher : elle réfléchira.

— Ah ! fit le jeune homme blessé au cœur.

Et il s’en alla désespéré.

Cependant mademoiselle Prieur, folle de joie, remerciait Gatienne. Pour la première fois, elle n’avait pas répondu non.

C’était une cruelle déception pour la vieille grand’mère que ce célibat volontaire, écroulement de ses rêves, de ses ambitions maternelles.

Elle tourmentait souvent la jeune fille par l’éta-