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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/107

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gatienne

— Comme moi.

— Non, vous… Tenez, je connais Gatienne depuis cinq ou six ans : eh bien, je vous assure qu’elle vous aime.

— Elle me fuit !

— Poursuivez-la ! Il y a de la Diane antique dans cette fille. Je parierais qu’elle meurt de honte de s’être laissée surprendre. Ma femme l’a vue : elle est très changée, pâle, alanguie. La vieille grand’mère ne fait que pleurer.

Clotilde écoutait.

Elle le savait bien que Gatienne aimait son frère : cela se devine tout de suite, ces secrets-là. Mais il ne voulait pas la croire. Il restait dans son coin, à souffrir. À sa place, elle eût joliment brusqué les choses. Les hommes sont naïfs ; ils s’imaginent qu’on doit leur crier ça devant le monde.

Clotilde avait vu les Amants de Vérone ; elle pensait qu’une échelle et un balcon facilitent beaucoup les mariages.

Il y avait bien un balcon dans l’appartement de Gatienne, mais au cinquième, sur le square des Batignolles : c’était un peu haut, mais on pouvait supprimer l’échelle.