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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/108

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gatienne

Elle arrangea dans sa tête qu’elle entraînerait Fabrice.

Ce mariage lui plaisait d’ailleurs. Clotilde, très femme malgré son âge et déjà passablement coquette, approuvait cette belle-sœur qui, beaucoup moins jeune qu’elle, n’offusquait pas ses prétentions. Elle l’aimait d’engouement ensuite. Et puis le talent de Gatienne attirait les hommes. On aurait un salon. Elle brillerait alors. Sa petite beauté blonde ferait des ravages ; on se tuerait un peu pour l’amour d’elle, jusqu’à ce qu’un mari… Et ces agréables choses-là n’arrivent jamais trop tôt.

— Non pas demain, aujourd’hui, dit-elle à son frère ; j’ai promis une visite à Gatienne, tu m’accompagnes, c’est tout simple. Allons, habille-toi, j’attends.

Elle appelait « attendre » un frétillement de toute sa personne, un va-et-vient impatient de ses talons pointus qui battaient la charge.

Enfin elle emmena Fabrice avec des haussements d’épaule de pitié.

Lui se sentait bête à la remorque de cette petite fille.