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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/109

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gatienne

Il eût voulu s’en aller seul, un soir ; il y a moins de gêne et plus d’attendrissement dans une veillée au coin du feu, sous la lampe baissée. On cause lentement, le cœur s’ouvre.

Mademoiselle Prieur fit un cri en l’apercevant. Elle eut ce geste des vieilles femmes qui perdent la tête en se précipitant du salon à la cuisine et rapportant des braises pour allumer le feu.

On gelait en décembre. La salle à manger était surchauffée par un poêle ; mais on n’allumait au salon que lorsqu’une visite arrivait.

— Je vous en prie, protestait Clotilde, nous n’avons pas froid.

— Vous plaisantez, mademoiselle ! Ce sera fait tout de suite.

— Asseyez-vous, monsieur. Mille pardons. — Gatienne !…

La jeune fille entra.

On se salua rapidement. Déjà le salon s’emplissait de fumée sous le soufflet actif de mademoiselle Prieur, accroupie, la tête dans la cheminée.

— Grand’mère, il fume.

— Tu crois ?… Ce sera passé tout de suite. Ouvre la fenêtre.