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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/118

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gatienne

Quand elle se trouvait seule, elle appelait à demi-voix :

— Fabrice !

Et ne comprenait pas elle-même que le frisson d’un nom sur les lèvres put donner des émotions si enivrantes.

Près de lui, elle était timide, avec des rougeurs, et se cachait quand il lui disait bas :

— Bientôt !

Une chose les ennuyait : le mariage à grand orchestre qu’on leur préparait. Ils auraient souhaité se faire bénir bien vite, dans un coin, et puis se sauver n’importe où, seuls.

Mais grand’mère, intraitable là-dessus, gourmandait ces façons modernes de comprendre la solennité de la cérémonie nuptiale, et elle entendait bien que la chose se passât selon les usages de la vieille et honnête bourgeoisie, depuis le dîner et le bal, jusqu’au coucher de la mariée.

Ils durent même renoncer au voyage de noces, qui faisait jeter des cris à mademoiselle Prieur.

— Par un froid pareil ! au mois de janvier, quand il gèle partout !…

— Mais pas en Italie, grand’mère !