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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/123

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gatienne

tous les registres de l’instrument, mêlant les voix humaines, les hautbois, les cuivres et les tonnerres dans un allegretto gigantesque, beuglant de joie, crevant l’air d’harmonie.

Puis on parla haut, soulagé. On s’entassa dans la sacristie. Gatienne, timide, en dépit de ses vingt-cinq ans, rougissait aux félicitations de ses amis.

La foule des curieux stationnait maintenant devant la porte de l’église, pour voir mettre la mariée en voiture.

Elle sortit, les yeux baissés, souriante et confuse. Fabrice lui parlait bas.

Mademoiselle Prieur, peu dévote à son ordinaire, aujourd’hui, dans sa joie, remerciait tous les saints.

Près de sortir, elle se détourna à demi vers une chapelle, le bras levé pour se signer. Mais une secousse l’arrêta net, et elle murmura :

— Robert !

Debout, blême, un regard qui luisait, le jeune homme se dissimulait derrière un pilier.

Il s’effaça tout à fait.

Et la vieille demoiselle, au bout d’un instant, se persuada qu’elle avait mal vu.