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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/124

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gatienne

On devait dîner, puis danser à l’hôtel du Louvre.

Les salons chauffés, illuminés, décorés de plantes et de fleurs, s’emplirent de femmes élégantes, la plupart inconnues à Gatienne. Leurs maris les accompagnaient : des agents de change, des banquiers, les relations de Fabrice.

À une heure du matin, un orchestre entraînant soulevait un tourbillon de jupes folles, tournoyant, la traîne flottante, découvrant de petits pieds chaussés de bijoux qui valsaient sur leurs pointes.

Mademoiselle Prieur, très digne, emmena Gatienne.

Dans la voiture, la mariée pleurait, exaspérée de cette cérémonie.

Mais, à soixante-quinze ans, on tient ferme aux anciens usages.

Gatienne eut beau dire, grand’mère dégrafa sa robe.

Puis, ce devoir rempli, elle se sauva et barricada la porte de sa chambre, qui communiquait avec celle des mariés. Son vieux cœur tout frissonnant prenait des peurs inconnues.