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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/132

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gatienne

cela apparaît comme un carré de clarté découpé dans le vert foncé des taillis.

En juillet, à la tombée du jour, ce petit coin lumineux s’anime.

Les fenêtres ouvrent leurs yeux bordés des bouquets blancs du rosier Pink. Sur la terrasse passent des femmes délicatement vêtues de robes claires et flottantes. Tandis que deux enfants, demi-nus dans leurs jupes écourtées, dégringolent sur la pelouse, trébuchants, et s’y roulent, leur ventre rose étalé dans l’herbe.

Une jeune servante déchaussée court avec eux, bruyante dans ses rires clairs, qui font se retourner sournoisement, dans l’allée qu’il ratisse, un garçon jardinier blond et rouge comme une fille.

Bientôt une grande et belle personne descend, d’un pas lent, qui traîne une mollesse heureuse, jusqu’à la grille qui sépare la pelouse du bord de l’eau. Elle ouvre la porte et s’appuie, le cou allongé, interrogeant à gauche le chemin désert. Puis elle remonte et s’assied à terre, renversée par les jeux d’une fillette qui fait de la voltige sur sa poitrine et menace de son pied levé le visage