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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/133

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gatienne

rayonnant de la jeune mère. Celle-ci ferme à demi les yeux et crie en la soutenant :

— Allons, Mimi, grimpe !

Mais Mimi rit trop fort ; elle vacille ; sa petite jambe s’en va en l’air, et elle roule dans ses jupes troussées, le nez perdu dans les dentelles du peignoir qui s’étale sur l’herbe.

À ce moment, la grille est ouverte, puis refermée d’une poussée rapide ; et la jeune femme qui se soulève est de nouveau renversée, la tête dans le gazon, couverte de baisers fous par le mari qui vient d’entrer.

C’est comme un réveil pour la maison entière. On sent que la vie ne commence réellement qu’à cette heure.

Un petit garçon accourt à fond de train sur le cheval de bois qu’il tire entre ses jambes et se jette sur le groupe, chevauchant encore. À une fenêtre, une jeune fille se penche et appelle :

— Fabrice, Gatienne, allons, venez dîner ; vous reprendrez cette conversation plus tard.

Elle fait une moue, s’étant coiffée et parée dans l’espoir que Fabrice amènerait quelqu’un avec lui. Tandis que, profitant de la tendre occupation