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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/134

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gatienne

de ses maîtres, la petite bonne s’est glissée vers la serre, où Jacques feint de ranger ses outils.

Mimi la cherche maintenant, appelant d’une voix d’oiseau :

— Matta !

— Attends, dit le petit garçon que ses quatre ans rendent résolu, je vais la trouver, moi. Je parie qu’elle mange les fraises.

À ces mots, Mimi, poussant des cris, se jette en avant les poings fermés, courant de travers.

Fabrice tient sa femme appuyée sur lui et raconte sa journée.

— C’est fini ; nous avons signé. Me voici chef de maison. C’est une grosse affaire, vois-tu. Toute notre fortune, celle de Clotilde, tout est là. Trois cent mille francs. Nous ouvrons notre banque : « Le Crédit général des rentiers. » Hein ! quel titre !… avec près d’un million. Nous avons enlevé au Crédit lyonnais une émission des mines aurifères de la Sibérie qui double notre mise de fonds. Et puis cela nous pose. Notre journal fera le reste. Je suis en relations avec toute la haute banque ; mon associé connaît comme sa poche le monde politique et diplomatique de l’Europe. Il