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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/137

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gatienne

gros et blanc et rouge comme ses pommes ; mais elle craignait trois choses : la sainte Vierge d’abord ; puis sa maîtresse, qui, voilà quatre ans, l’avait ramassée à Nice, toute malingre et misérable ; mais, par-dessus tout, elle redoutait les conséquences matérielles d’une faute : le bambinello, pensait Matta pour se tenir sage.

Aussi elle rabattait les entreprises traîtresses du Normand et lui disait, le brûlant de ses yeux d’amoureuse :

— Marions-nous avant.

— Je ne dis pas non ! faudra voir… après, répondait Jacques.

Cependant, ce soir-là, Matta, toute nerveuse, se défendait mal.

Elle lui dit même :

— Eh bien… jure-le !

Lui, très allumé, eut un beau mouvement ; il s’envoya un coup de poing dans la poitrine en s’écriant :

— Tiens, c’est juré !

Mais, au moment où il refermait ses bras sur elle, croyant la tenir, elle lui glissa des doigts et, faisant la Normande :