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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/139

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gatienne

Impatient comme un amoureux, il guettait le retour de sa femme, presque jaloux des enfants qui la lui prenaient à toute heure.

— Ah ! enfin ! disait-il chaque fois lorsqu’elle accourait, aussi avide que lui de se retrouver ensemble.

Il l’emportait.

C’était une joie toujours nouvelle pour eux d’être seuls, de se parler dans les yeux, de se posséder longuement dans une contemplation muette l’un de l’autre.

Gatienne était absolument belle à trente ans : une perfection de formes, que deux maternités n’avait point altérées, la divinisait pour la passion de Fabrice. Sans cesse il revenait à ces mots :

— Que tu es belle !… Mon Dieu ! c’est à devenir fou !

Alors elle embellissait, semblait-il, volontairement, par un effort de désir, afin que Fabrice fût encore plus heureux, trouvant plus de charme encore à sa beauté ; et elle le retenait ainsi dans une ivresse toujours grandissante.

Ce soir, une sérénité si limpide tombait des cieux clairs, que l’eau les attira. En face de la