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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/149

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gatienne

quérante. Elle s’envoyait d’irrésistibles flèches de regard, tournant à demi la tête pour les mieux affiler dans l’angle aigu de la paupière.

Indifférente à ce qui l’entourait, on ne se serait pas douté qu’elle avait donné pour prétexte à cette visite matinale sa curiosité de cette installation.

Le mobilier classique, luisant dans son vernis neuf, la basane mordorée des sièges, le tapis d’Orient, le bronze qui portait le cadran de la cheminée l’inquiétaient moins que le collier de poils bruns ondés de tons roux qui encadrait le visage attrayant de Robert.

Elle se rappelait avec une complaisance croissante la tournure encore svelte du jeune homme, en dépit des trente-sept ans dont on l’accusait, sa main fine et ce sourire de la bouche et des yeux qui éveillait en elle des sensualités troublantes.

Une fois encore, elle trouvait sur son chemin quelqu’un dont elle ferait volontiers son mari. Quelle malechance pourrait bien lui enlever celui-là ?

Ne semblait-il pas qu’en devenant l’associé de Fabrice, il eût marqué sa prédestination pour un