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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/153

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gatienne

— Madame de Lalande !

Et elle sauta gaiement les dernières marches.

Sur le trottoir, elle s’arrêta surprise, la voiture attendait ; mais Matta avait disparu.

À droite et à gauche, les petites boutiques, tout en étalage, provisoirement nichées sur la façade des grands magasins inoccupés et inachevés, attiraient les passants par la réclame bruyante des vendeurs. L’un soufflait dans les ocarinas, l’autre dans le cor des Alpes ; celui-ci battait des œufs avec une mécanique nouvelle, celui-là raclait des légumes avec un fer-blanc découpé. Plus loin s’étalaient la lithographie à bon marché, les aquarelles grossières, les photographies à un sou, le bijou de Paris à vingt-cinq centimes, le jouet nouveau, bonshommes valsant sur un pied au commandement de la ficelle. Puis la mercerie de rebut, les cravates rouges et bleues, à pois multicolores, étalées avec cet art si parisien qui donne un aspect attirant aux plus vulgaires défroques.

À ce dernier bazar, Clotilde aperçut Matta, la tête penchée, admirant un superbe chiffon écarlate que le marchand élevait et abaissait devant