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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/165

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gatienne

regarda aller et venir sa mère, toute raide dans une longue robe noire serrée au cou. Pas un bijou, pas une dentelle blanche aux poignets. Des guipures noires tombaient sur la main, montaient ruchées, cachant la nuque. Ses larges bandeaux sombres voilaient à demi son front.

Elle prit sa fille dans ses bras, s’en couvrit la poitrine et descendit.

— Ma femme ! avait murmuré Fabrice.

Puis, se levant, il présenta Robert.

Elle était entrée souriante, marchant lentement, le regard clair et un peu vague.

Robert la trouva hautaine : elle portait son enfant avec trop d’orgueil. Il fit un léger cri de surprise ; puis, se penchant, il mit ses yeux dans les yeux de Gatienne.

— Je ne me trompe pas ! C’est mademoiselle Prieur que je retrouve ici !…

— En effet, répondit Fabrice, qui, lui aussi, regardait sa femme.

— Vous ne me reconnaissez pas ? reprit Robert avec un sourire aigu.

Gatienne s’était reculée ; elle remuait négativement la tête, brûlant Robert de son regard indigné.