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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/24

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gatienne

Elle vieillit, probe et chaste, et se retira du commerce, n’emportant du souvenir de ses relations qu’un attachement bizarre pour tous les membres de la famille Bonaparte.

Elle eut beau jeu contre son voisin Robert lorsque le jeune homme lui arriva de Loches, dûment recommandé par une ancienne connaissance du faubourg. L’Empire paraissait à l’apogée de sa gloire, l’impératrice promenait en Orient sa pompe souveraine. Robert reçut de la vieille fille des abatages quotidiens sur ses velléités naissantes d’opposition et de libéralisme. Il devait les lui rendre plus tard.

À ce moment, l’Empire s’effondrait sous le poids amoncelé de ses fautes, que Robert dénombrait chaque jour à mademoiselle Prieur désespérée. On se criait des sottises parfois, en se fourrant des journaux sous le nez.

— Cela fait passer le temps, déclarait ensuite la grand’mère de Gatienne, qui avait trop d’esprit pour n’être pas, au fond, un peu sceptique.

Et l’on recommençait le lendemain. Il vint un un lendemain cependant où l’on ne recommença pas.