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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/27

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gatienne

Elle s’endormit ensuite, balbutiant :

Le printemps nous appelle…

Viens… soyons heureux…

Le lendemain vers dix heures, Gatienne, occupée à tresser ses cheveux, entendit de sa chambre la conversation suivante. — Madame Durand apportait les journaux et la quittance de loyer :

— Vous n’allez pas, j’espère, donner congé, comme notre locataire du premier ? Qui s’y serait attendu ? Avec toutes les bontés que l’on a pour lui ! Un fier ingrat !…

— C’est sans doute pour se rapprocher de son frère, répondit tranquillement mademoiselle Prieur.

— Lui ? Allons donc ! J’ai l’idée qu’il se va mettre avec quelque…

— C’est bon, interrompit mademoiselle Prieur, qui avait l’oreille délicate ; ce sont ses affaires.

Mais Gatienne accourait, décoiffée, avec un air d’effarement, et, la concierge à peine sortie, elle s’écria :

— Robert a donné congé ? Où va-t-il ? Pourquoi s’en va-t-il ?

— Ce sont ses affaires, répéta la vieille fille