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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/37

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gatienne

vers le point où l’angle du palais du Louvre se découpait dans un fourmillement de lumière.

Gatienne fit un cri : Robert venait de saisir sa taille à deux mains. Il l’entraîna doucement hors de la clarté de la fenêtre.

— Je partirai, lui dit-il, si je ne dois plus vous voir qu’ainsi, en me cachant. Je m’en irai… bien loin.

Elle eut un gros chagrin. Puis elle l’arraisonna : il fallait prendre patience, tout s’arrangerait sans doute.

Lui tenait son bras passé autour d’elle et la rapprochait peu à peu. Elle éprouva une gêne, une surprise émue, et se dégagea instinctivement.

Il n’insista pas, prêtant l’oreille.

— Vous avez tort, dit-il, la voix bien douce, de refuser la promenade que je vous demande. C’est un enfantillage. Nous serions si heureux !

Elle ne répondit pas, fâchée qu’il insistât. Alors, un peu hors de lui, et lui serrant les doigts, il murmura :

— Soyez franche, vous avez peur…

— Peur ? répéta Gatienne le regardant pour comprendre.