Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
gatienne

— Je parie que si je veux vous embrasser…

— Eh bien ?

— Vous me direz non.

À ce moment, un appel désespéré arriva d’en bas :

— Follette ! criait à toute volée mademoiselle Prieur.

Gatienne courut à la fenêtre et ne vit rien.

— Grand’mère n’est plus là ; sauvez-vous !

Ils se penchèrent sur la rampe : l’escalier, maintenant éclairé, était vide.

— Elle s’est arrêtée chez la concierge, dit tout bas Robert, rentrons. Dès qu’elle montera, je grimperai à l’étage au-dessus.

Et il ressaisit la jeune fille.

— Embrassez-moi.

— Êtes-vous singulier, aujourd’hui ! dit-elle troublée et devenue pâle.

— Vous voyez bien que vous avez peur.

Il lui brûlait les yeux de son regard ardent. Elle le regarda avec une curiosité naïve.

— Mais enfin, dit-elle, peur de quoi ?

Les paupières de Robert battirent et ce fut lui qui baissa les yeux.