Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
gatienne

verts encadraient la corbeille du Japon qui attendait le bouquet de Gatienne.

Et la jeune fille allait rentrer ; il était cinq heures et demie.

Depuis les premières chaleurs, elle ne sortait plus à midi pour sa leçon de chant, mais à quatre heures. L’ombre, alors, rayait le quai bordant les maisons qu’elle longeait.

Avant de sortir aujourd’hui, elle s’était parée toute prête pour le soir : une robe claire, en mousseline brodée de fleurs vives, des bas à jour dans de mignons souliers mordorés, ses bras et ses épaules nus sous l’étoffe transparente, avec un mantelet de soie noire pour la rue, et un frais chapeau pomponné de roses.

Lorsqu’elle arriva quai de la Tournelle, accompagnée de Robert, mademoiselle était sortie.

— Elle vous fait bien ses excuses, lui dit la concierge, mais elle n’a pas eu le temps de vous prévenir ; on est venu la chercher. Elle ne rentrera que demain.

Puis elle salua Robert avec un sourire et un clin d’œil de complicité familière.

— Retournons, dit le jeune homme.