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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/48

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gatienne

Un vent frais s’était levé, qui balayait la poussière et secouait le panache des ormes. La jupe de Gatienne flottait, rejetée en arrière, découvrant ses petits souliers.

— S’il allait pleuvoir ! dit-elle. Rentrons vite…

Ils remontèrent le quai ; elle avait pris son bras, et il la serrait près de lui. Tout à coup, elle se rappela :

— Et mon bouquet ! Il faut que j’aille rue Dauphine.

— C’est inutile, répondit Robert. Je m’en suis fait envoyer trois, ce matin ; vous choisirez.

— Comment ?

— Vous passez devant ma porte ; rien de plus facile.

Une bourrasque violente les arrêta. Le vent galopait follement, traînant la pluie ; quelques gouttes tombèrent, puis une ondée.

Gatienne ouvrit son ombrelle et se pelotonna, la jupe troussée ; mais l’eau fouettait par le travers.

Elle cria :

— Entrons quelque part.

Il n’eut pas l’air d’entendre et lui fit hâter le pas.