Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
gatienne

La porte de Robert était ouverte ; il attira doucement Gatienne et referma sans bruit.

Elle s’arrêta.

— Qu’il fait noir ! Je ne vois rien.

Les volets étaient clos, les rideaux tirés.

Il affecta de rire.

— Vous y verrez tout à l’heure. Donnez-moi la main, je vais vous guider. Elle trébucha dans l’épais tapis, ce qui l’égaya :

— Criez-moi donc : « Casse-cou ! »

Il la fit asseoir sur un divan bas. Ses yeux s’accoutumaient à l’ombre. Elle aperçut les fleurs, tout un parterre.

— La chaleur les aurait fanées, dit gravement Robert ; j’ai laissé fermé ; les voyez-vous maintenant ?

— Oh ! superbes ! Mais il y en a trop ; on étouffe. Que voulez-vous faire de tout cela ?

— Rien. Vous prendrez ce qui vous plaira.

— Oh ! ces roses !

Une jardinière en bois doré, très vaste, contenait une splendide gerbe de roses à demi épanouies, d’un parfum à rendre fou. Dans un coin, des héliotropes bleus, cachés dans leur verdure