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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/53

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gatienne

sombre, se révélaient par la violence énervante de leurs émanations. Çà et là, dans des cornets de cristal, une touffe de jasmin, une branche de vocaméria, une tubéreuse, envoyaient leurs senteurs troublantes. Piqués sur la mousse, deux énormes bouquets étalaient la spirale multicolore de leurs fleurettes enchâssées dans une couronne de feuillage qu’entourait une collerette en papier fin : deux grands champignons vénéneux par exhalaison.

— Je prends les roses, dit Gatienne en étendant la main vers la corbeille, sans se lever, divinement lasse.

Elle étouffa un bâillement ; ses yeux se fermaient.

— Allons, je m’en vais.

Elle se souleva.

Il la retint dans ses bras.

— Étourdie ! Attendez l’heure au moins !

— Quelle heure ?

— Celle à laquelle vous rentrez d’habitude, six heures, je crois. Il en est cinq. Que dirait grand’mère ? C’est trop tôt pour avoir pris une leçon, trop tard pour l’avoir manquée. Il faudrait dire