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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/54

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gatienne

la vérité, et nous perdrions notre effet ce soir.

— Tiens ! c’est vrai, dit-elle tout heureuse de se rasseoir ! Mais comme il fait chaud, voyez !

Ses mains étaient moites : elle respirait péniblement et humait l’air empoisonné de parfums avec un plaisir inquiet, regardant autour d’elle.

Il était charmant, ce nid ainsi rempli de fleurs ; une volupté s’en dégageait qui agissait sur la sensibilité nerveuse de la jeune fille à l’égal des plus irritantes senteurs.

Robert promenait ses lèvres du bout des doigts à l’épaule demi-nue sans qu’elle s’en défendît, doucement frissonnante.

— Vos cheveux sont encore mouillés, dit-il.

Et il la décoiffa. On eût dit qu’elle s’endormait.

Maintenant il était à genoux, et il becquetait ses yeux ; puis il glissa jusqu’à ses lèvres. Alors un frisson la secoua. Elle l’écarta en balbutiant :

— Non, pas comme cela…

Puis, engourdie, éperdue d’effroi, elle s’abandonna.

. . . . . . . . . . . . . . .

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Mademoiselle Prieur, six heures étant son-