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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/55

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gatienne

nées, ouvrit la porte, écouta, et n’entendant rien venir ressentit une émotion singulière. Cette journée l’avait détraquée ; il était temps qu’elle s’achevât.

Enfin Gatienne entra.

Une touffe énorme de roses qu’elle portait à deux bras dérobait son visage. Elle jeta ses fleurs sur la table, courut à grand’mère, et, la tenant au cou, éclata en sanglots. La vieille fille pleurait tout bas.

— Ce ne sont pas de bonnes larmes, cela, Gatienne, lui dit-elle ; il y a des regrets dans ton souhait de fête. Sois franche ; tu penses à… eux ? Eh bien, moi aussi ! Et j’ai le cœur retourné d’y avoir pensé toute la journée ! Mais c’est fini ; nous ne pouvons, nous ne devons plus les revoir… Ne boude pas, chérie, c’est la fête à grand’mère, aujourd’hui…

On sonnait.

Elles se regardèrent : mademoiselle Prieur, anxieuse ; Gatienne, les joues blanches, dans le regard une surprise violente : elle n’attendait personne ! Cependant elle se tenait prête à s’enfuir.

Alban entra, seul, gauche, embarrassé d’un gros