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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/68

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gatienne

ennuyeuse qu’une autre, voilà tout. On ne s’en occupe qu’à la dernière extrémité. Tu es impayable avec tes phrases d’amour conjugal à tournure d’idylle. Un métier de sot, mon cher. Quelle diable de fantaisie que de s’embarrasser d’une femme à soi, quand on peut avoir celles des autres ? C’est idiot !

Et il répondit à Gatienne :

« Je ne voulais vous tenir que de votre amour, Gatienne, et j’aurais cru manquer de respect à mon idole si je lui avais offert quoi que ce soit, fût-ce une couronne, en échange du bonheur que je lui demandais. Mais, chère âme, n’as-tu pas compris que tu t’abandonnais à ton époux ? N’es-tu pas à moi pour jamais ? N’es-tu pas ma femme devant Dieu ? Que demandes-tu ? la consécration humaine de notre amour ? Soit, je suis prêt. Viens donc recevoir mes serments et mes baisers. Viens !… »

Et il l’attendit dans son nouvel appartement, un coquet entresol du boulevard Saint-Michel.

Mais la jeune fille ne vint pas.

Il se remit à rôder sur le quai, abandonnant