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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/69

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gatienne

tout, et l’École et ses maîtresses, et sa thèse commencée ; septembre approchait.

Une fièvre d’amour le rongeait : ce joli séducteur ne pouvait revenir de sa défaite. Et, pour une fois que cela lui arrivait, il en perdait le sommeil et l’appétit. D’abord ce fut de la rage, des fureurs d’orgueil blessé, puis une soif ardente de cette femme à peine possédée. Bientôt il ne railla plus : il souffrait.

Il passait des nuits adossé au kiosque, les yeux sur sa fenêtre, l’appelant tout bas et… pleurant.

Un soir, il l’aperçut, profilée sur la clarté intérieure de la chambre. Elle lui parut grandie. Le quai était désert ; elle vint s’accouder et demeura longtemps immobile.

Alors il s’avança dans la pleine lueur du gaz, se découvrit et, joignant les mains, resta devant elle, le front levé, suppliant.

Elle l’aperçut, se souleva lentement, ferma la fenêtre ; et la lumière s’éteignit.

Un fol espoir le prit. Si elle allait descendre ?

Il courut à la porte. Mais oserait-elle se faire ouvrir ?

Il sonna. La porte s’entre-bâilla. Personne ne