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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/73

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gatienne

— Vous voulez donc vous marier… maintenant ?

— Oui, j’aime Gatienne.

Le cœur de la vieille fille se fondit à ces mots. Elle voulait rester digne ; mais sa joie l’emportait. Enfin le bonheur était venu pour son enfant.

Elle se leva, regarda Robert avec des yeux de mère, des yeux qui pleuraient de tendresse, et lui ouvrit ses bras.

— Attendez, attendez, dit-elle, je vais l’appeler.

Et, marchant de travers, elle se hâta vers la chambre de la jeune fille.

Elle la trouva debout, adossée au mur, près de la porte, les bras croisés et d’une pâleur sombre.

Haletante, riant dans ses larmes, mademoiselle Prieur lui dit en l’attirant :

— Viens… Robert est là… Il veut t’épouser.

— Dites à Robert, répondit Gatienne d’une voix vibrante qui glaçait, que je le remercie ; mais je ne veux pas me marier.

La vieille fille recula stupéfaite, et Gatienne vint s’encadrer dans la porte ouverte.

Vêtue d’un peignoir flottant de mousseline blanche, qui l’enveloppait de la tête aux pieds, ses traits purs, son attitude chaste lui donnèrent