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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/92

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gatienne

— Oh ! mademoiselle ; il faut que je vous embrasse, je suis trop heureuse de vous avoir entendue !

Quelqu’un appela :

— Clotilde !

Mais les deux jeunes filles s’embrassaient.

Après quoi, Clotilde se retourna prestement, et, allongeant son petit nez retroussé vers un jeune homme arrêté hors du groupe qui entourait Gatienne, lui cria :

— Ne te fâche pas, Fabrice ; je l’ai embrassée pour nous deux.

Cette malice de pensionnaire rompit le charme de l’émotion. Il y eut des rires, tandis que le jeune homme, rougissant, s’écartait davantage et venait s’asseoir derrière l’écran d’une jardinière aux vertes feuilles déployées.

— Mon frère avait les larmes aux yeux pendant que mademoiselle chantait, continua l’impitoyable petite blonde.

Vanda saisit à deux mains la taille exiguë de la fillette et lui demanda :

— Est-ce pour tout de bon, cette fois, que vous avez quitté le couvent ?