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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/93

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gatienne

— Je l’espère bien, riposta Clotilde ; j’ai dix-sept ans, s’il vous plaît.

Et elle se haussa sur ses pointes.

— Une petite femme ? plaisanta Albert Powski ; la voici à la tête d’un ménage…

— De poupées ? murmura Gatienne en souriant.

La fillette se redressa, faisant saillir sa poitrine ; et son regard de pensionnaire éveillée se fixa hardiment sur la moqueuse.

— Le ménage de mon frère, mademoiselle : ce grand garçon triste qui se cache là-bas, parce que je dis des bêtises ; mais il s’y habituera.

— Vous avez déjà obtenu de l’amener ce soir ; c’est un beau résultat, dont je vous remercie, dit madame Powska.

— C’est vrai, ajouta Vanda, il n’était jamais venu le vendredi. — N’est-ce pas, Gatienne, vous ne connaissez pas M. Dumont ? Mais vous avez entendu parler de lui : il est premier employé chez notre agent de change.

La jeune fille eut un geste indifférent. Et Albert Powski ajouta :

— Un sauvage, un attristé, un poète qui a