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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/149

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Labut se présenta chez Mme du Parclet. Il avait lu, avec le plus grand intérêt, le roman de Sylvère et se montrait disposé à le publier. Toutefois, il demandait des retouches, des coupures, tout un travail dont il faudrait causer longuement et fréquemment ensemble, afin que l’œuvre n’arrivât devant les lecteurs que tout à fait au point.

— Je retournerai à la Revue quand il vous plaira, lui dit Sylvère.

— Nous serions trop souvent dérangés, répondit-il. Je viendrai moi-même, avec le manuscrit, et nous travaillerons chez vous. Mais comme vous demeurez loin, chère madame ! Vraiment, pour vos intérêts, vous devriez vous rapprocher un peu de nous.

— Oh ! votre quartier n’est pas abordable pour mon budget, répliqua Sylvère en riant.

— Mais si, mais si, lorsqu’on sait s’arranger. Je vous trouverai cela, si vous voulez.

— Oh ! dit-elle, un peu interdite, je ne veux pas vous donner cette peine… Et d’ailleurs, ce serait inutile… J’ai cherché, en arrivant à Paris, et je n’ai trouvé que par ici un appartement où je puisse être au large, tranquille, et…

— Combien ?

Sylvère, mal à l’aise :

— Mille francs.

— Eh bien ! vous ne paierez que mille francs où je vous installerai, voulez-vous ?

Elle le regarda, si visiblement inquiète qu’il se leva ; puis, l’air tranquille, en souriant :

— Vous réfléchirez. Je vous propose cela de bonne amitié, et parce que vous m’intéressez beaucoup, beaucoup…

Ensuite il convint d’un jour pour revenir avec le manuscrit.