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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/240

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« On a dit : je ne ferai pas cela, et on le fait.

« J’ai peur… »

. . . . . . . . . . . . . . .

Que penses-tu de ces aveux, mon cher Paul ?

Tu vas me répondre que j’ai commis une indiscrétion ; et, parce que tu me connais bien, tu comprendras également que si j’ai préféré me charger d’une action indélicate plutôt que de laisser courir à Sylvère le danger plus grand, d’être méconnue et… peut-être abandonnée, c’est que je ne suis pas tranquille sur ton compte. Il m’est revenu des bruits…

Je t’aurais pardonné, de bon cœur, de l’avoir séduite jusqu’à la faute ; je ne te pardonnerais jamais de manquer à la foi jurée…

En voilà assez sur ce chapitre ; nous continuerons à Paris car je ne veux pas rester huit jours encore dans ce charmant, mais triste pays qui n’est pas en accord avec mes sensations. Et comme je ne puis laisser Sylvère livrée aux seules consolations de la très sainte, mais très inexpérimentée mère Louis de Gonzague, je vais la décider à partir avec moi.

D’ailleurs il est temps, pour elle, de rentrer. José de Meyrac, un parfait ami, celui-là, va commencer, dans son journal, la publication du roman qu’elle avait heureusement achevé avant la mort de sa fille ; heureusement de toutes façons, car elle a dépensé beaucoup ; et ce sera la misère, ou presque, qu’elle va vivre encore !

Pauvre femme !

Enfin, je te télégraphierai le jour et l’heure de notre arrivée et j’aime à croire que nous te verrons au train.

A bientôt, donc.

Ta sœur, Louise.