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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/260

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— Absolument.

— Jules Maurine.




. . . . . . . . . . . . . . .

Comme elle était seule, maintenant, pour ouvrir sa porte, Sylvère, au coup de sonnette de José de Meyrac, se précipita toute fébrile, un peu hors d’elle. Et, ayant fait entrer, elle le regarda. Bien, il savait. Sans doute on avait exhibé son mari, là-bas ; elle avait bien fait de partir.

— Ma pauvre amie !… murmura José.

Lui prenant les mains, il les baisa avec une tendresse profonde.

— Venez !

Elle l’emmena dans son cabinet, et elle s’enferma. Oh ! cet épeurement du dehors ! Cet éternel besoin de fuite et d’ombre, à l’abri !

— Eh bien ! maintenant, lui dit-elle, comprenez-vous pourquoi je ne puis divorcer ?

— Oui, la loi implacable vous lie indissolublement à ce mort vivant. Ah ! ma pauvre amie ! Mais pourquoi m’avoir caché ce malheur ?

— Et ma fille, si elle avait vécu ?… Certes, j’aurais tout révélé à celui qui aurait demander à l’épouser ; mais peut-être, celui-là, l’eût-il aimée assez pour braver les dangers de l’hérédité. Tandis que le monde, s’il l’avait su ! J’ai dû me taire…

— Et vous laisser calomnier !… car, que ne dit-on pas d’une femme mariée dont le mari se tient à l’écart.

— Eh ! Qu’importe moi ? Calomniée, oui, je sais, on demande de quoi je vis, et on me soupçonne, chez Mme Lagé, notamment. Je passe pour une femme suspecte, moi ! moi !…