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Page:Peyrebrune - Les femmes qui tombent, 1882.djvu/52

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les femmes qui tombent

l’arrêta. Poliment il s’inclinait devant elle, découvert, l’air bienveillant.

— Mademoiselle, permettez-moi de vous dire que je suis quelque peu dans vos confidences, puisque j’ai entendu, là-haut, celles que vous faisiez à votre amie…

Catherine rougit et détourna les yeux.

Il reprit très onctueux :

— Je voudrais de tout mon cœur vous venir en aide. Si j’ai bien compris votre situation, vous cherchez un emploi ?… Répondez-moi, mon enfant, je suis un bonhomme, père de famille. Votre honnêteté, votre révolte de tout à l’heure m’ont profondément touché…

Elle releva son regard surpris, presque joyeux et divinement pur sur la face de cet homme, où son innocence crut trouver une paternelle sympathie.

— En effet, monsieur, je voudrais une place… honorable…

— Vous êtes seule ?

— Toute seule.

— D’où venez-vous ?

— De province. Je suis orpheline. On avait fait de moi une institutrice de campagne. Ma santé est venue à s’altérer ; je ne suis pas forte. Obligée de crier tout le jour, et d’habiter une maisonnette humide dont les murs coulaient, ma poitrine commençait à se prendre. Je toussais beaucoup.

Alors une grande famille du pays m’a emmenée