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Page:Pfeiffer - Mon second voyage autour du monde, 1857.djvu/25

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suspendu de Hungerford, ouvrage magnifique et d’une grande hardiesse, ne sert qu’aux piétons.

Pour les églises, il y en a une grande quantité à Londres ; mais, à part celle de Saint-Paul, dans la Cité, et l’abbaye de Westminster, dans le West-End, peu méritent d’être visitées. La première est un temple en nouveau style romain, surmonté d’une haute coupole voûtée et entouré d’une double colonnade, dont l’une supporte l’extérieur, l’autre l’intérieur de l’édifice. Sur les murs de l’intérieur, de beaux monuments rappellent la mémoire des amiraux et des marins qui se sont illustrés par leur génie et leur bravoure. L’abbaye de Westminster, magnifique morceau d’architecture gothique, a la forme d’une croix oblongue. Ici encore beaucoup de statues ont été élevées pour perpétuer la gloire des hommes célèbres en tout genre. On y trouve, à côté d’hommes d’État illustres, de grands écrivains, des poëtes, des compositeurs et des acteurs, tels que Milton, Shakspeare, Hændel, Garrick et autres. On pourrait peut-être appeler cette abbaye le Panthéon anglais, s’il ne s’y était pas glissé aussi des hommes dont le seul mérite est d’être venus au monde avec des noms bien sonores.

L’hôpital des fous, Bedlam, est un édifice imposant, organisé d’une manière simple, mais convenable, et entouré de beaux jardins. Les dortoirs sont divisés par des cloisons sur toute la longueur, en trois parties, dont celle du milieu sert de promenoir aux malades et de demeure aux surveillants. Les deux parties latérales de la salle sont distribuées en petites cellules, juste assez grandes pour tenir un lit et un petit banc fixé au sol. Dans les tours il y a de petites ouvertures par lesquelles les gardiens peuvent surveiller les malades. En outre, chaque section a ses lavoirs, ses bains, ses réfectoires et ses salles de réunion. La différence qui existe entre les fous et les folles forme un contraste très-saillant. On lisait généralement sur le front