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Page:Pfeiffer - Mon second voyage autour du monde, 1857.djvu/44

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par parties égales de blancs, d’hommes de couleur et de noirs. Le mélange et le croisement des Européens avec les indigènes ont produit de telles variétés, que l’on voit, pour ainsi dire, toutes les couleurs. De vrais et purs Hottentots ou Cafres sont des phénomènes rares dans la ville du Cap. Pour les noirs de Mozambique, que nous appelons nègres, il y en a, au contraire, beaucoup d’une origine directe et non croisée. Parmi les hommes de couleur, on trouve parfois de jolis garçons, avec de beaux yeux et une physionomie spirituelle. Tous ces peuples sont habillés à l’européenne ; il n’y a que les Malais, non baptisés, qui portent des mouchoirs de couleur autour de la tête ; quelques noirs et quelques hommes de couleur ont des chapeaux de bambou ronds, hauts et se terminant en pointe.

Hors cela et les longs attelages des chariots, on ne voit dans la ville rien qui n’ait la couleur européenne.

Les chariots, traînés chez nous par trois ou quatre chevaux ou bœufs robustes, sont attelés ici de huit à dix chevaux, ou de dix à vingt bœufs accouplés. À la tête de ce convoi de bœufs marche un homme ou un garçon qui les conduit, et sur le chariot est assis le voiturier, armé d’un fouet d’une longueur énorme. L’attelage des chevaux est toujours conduit de dessus la voiture. Quand l’attelage est de six ou huit chevaux, il y a sur la voiture deux cochers, dont l’un est occupé à guider les bêtes et l’autre à les exciter du fouet.

Au grand marché qui se tient chaque jour, excepté le dimanche, de grand matin et en dehors de la ville, on voit des provisions de toute espèce, des fruits fraîchement cueillis ou séchés, des légumes, des volailles, des veaux, des brebis, du beurre, de la viande salée et fumée, et de plus des peaux de mouton, des fourrures, des plumes d’autruche, et autres objets de tout genre. Tout se vend à l’enchère.

La vie dans la ville du Cap est assez chère. On paye