Aller au contenu

Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette circonstance, avait été réunie au palais par une galerie découverte.

Vers trois heures de l’après-midi, une grande quantité de soldats vint se ranger sur la place du château. Les gardes se partagèrent dans les galeries et dans l’église. La musique joua de belles mélodies, parmi lesquelles revenait souvent l’hymne national, composé, dit-on, par le dernier empereur, Pierre Ier. Les équipages vinrent l’un après l’autre déposer devant le palais des messieurs et des dames richement parés.

À quatre heures, le cortége commença à sortir du palais. En tête marchait la musique de la cour, habillée de velours rouge. Suivaient trois hérauts, dans l’ancien costume espagnol, avec des chapeaux à plumes magnifiquement ornés, et des vêtements de velours noir. Plus loin venaient les juges, les magistrats de tous les tribunaux, les chambellans, les médecins de la cour, les sénateurs, les députés, les généraux, les ecclésiastiques, les conseillers d’État et les secrétaires. À la fin de ce long cortége paraissait le majordome de la petite princesse, qui la portait dans ses bras sur un coussin magnifique de velours blanc, avec de larges bordures d’or. Immédiatement après lui venaient l’empereur et la nourrice, entourés des principaux seigneurs et des premières dames de la cour. Lorsque l’empereur entra sous l’arc de triomphe de la galerie, devant le portique de l’église, il prit lui-même sa petite fille sur ses bras, et la présenta au peuple : coutume qui me plut infiniment, et que je trouvai très-convenable.

L’impératrice[1], avec ses dames, était déjà arrivée dans l’église par les galeries intérieures, et la cérémonie commença sans retard. Le baptême fut annoncé à toute la ville par des coups de canons, par des feux de peloton et des

  1. La princesse était déjà née depuis trois mois.