Aller au contenu

Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pétards[1]. À la fin de la cérémonie, qui dura plus d’une heure, le cortége repartit dans le même ordre, et le peuple fut admis à visiter la chapelle. La curiosité m’y entraîna aussi, et je dois dire que je fus ravie de la splendeur et du goût avec lesquels elle était décorée. De magnifiques étoffes de soie et de velours, ornées de franges d’or, étaient tendues sur les murs, et de riches tapis couvraient le sol. Au milieu de la nef, sur de grandes tables, étaient exposées les pièces principales du trésor de l’église : il y avait des burettes d’or et d’argent, des plats immenses, des patènes, des ciboires ornés de riches ciselures en relief et en creux. De superbes vases de cristal renfermaient les plus belles fleurs, et des candélabres massifs portaient une quantité innombrable de bougies. Sur une table séparée, près du maître-autel, on voyait les vases magnifiques et les objets qui avaient servi au baptême ; et dans une chapelle de côté était le berceau de la princesse, couvert de satin blanc et garni de franges d’or.

Le soir on illumina la ville, ou, pour mieux dire, les monuments publics. En effet, on n’invite pas les particuliers à illuminer leurs maisons, et ceux qui veulent illuminer se contentent de placer quelques lanternes aux fenêtres qui donnent sur la rue. Cela s’explique facilement, quand on songe que ces illuminations durent de six à huit jours. En revanche, les édifices publics sont garnis, de haut en bas, de lampes qui forment une véritable mer de feu.

Je trouvai uniques dans leur genre et véritablement ravissantes les fêtes qui furent données plusieurs soirs de suite à l’occasion du baptême dans les différentes casernes ; l’empereur même y parut quelques instants. De toutes les fêtes que je vis à Rio, celles-là seules ne furent

  1. Dans toutes les fêtes religieuses, on tire des pétards et de petits feux d’artifices, soit devant l’église même, soit à peu de distance : et, ce qu’il y a de plus comique, cela se fait toujours en plein jour.