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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/89

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mais il nous présenta ses élèves, leur fit faire quelques exercices de gymnastique et leur proposa plusieurs questions d’histoire, de géographie, d’arithmétique, auxquelles ils répondirent avec beaucoup de sagacité et de justesse. Son institution compte soixante places, qui étaient toutes occupées, quoique le prix de la pension soit de mille milreis par an.

6 octobre. Nous avions eu l’intention de ne nous arrêter qu’un seul jour à Novo Friburgo, et de continuer aussitôt après notre voyage. Mais, malheureusement, la blessure que le comte avait reçue à la main, dans notre excursion à Pétropolis, avait empiré, par suite des grandes chaleurs ; l’inflammation s’y était mise, et il ne pouvait plus penser à continuer le voyage. Pour moi, je fus plus heureuse : comme mes blessures se trouvaient au bras, je pouvais les préserver et les soigner ; d’ailleurs elles étaient en voie de guérison, ne me causaient aucune gêne, et n’offraient aucun danger.

Il ne me restait d’autre alternative que de voyager seule ou de renoncer à la partie la plus intéressante du voyage, la visite chez les Indiens ! il me fut impossible de me résoudre à ce dernier sacrifice. Aussi je m’informai si l’on pouvait entreprendre ce voyage avec quelque sécurité. Comme on m’assura que j’en pouvais courir la chance sans risquer beaucoup, et que M. Lindenroth me procura en outre un guide sûr, je me mis en route sans crainte, armée d’un pistolet à deux coups.

Nous marchâmes d’abord entre les montagnes, et nous descendîmes ensuite dans une région plus chaude. Les vallées étaient pour la plupart étroites, et l’uniformité des contrées boisées se trouvait souvent coupée par des plantations ; mais toutes ces plantations n’étaient pas belles à voir. Le plus grand nombre était tellement rempli de mauvaises herbes, que souvent l’on ne distinguait pas les plantes, surtout quand elles étaient encore jeunes