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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/96

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les sables et les pierres, sont déterrées et recueillies avec le plus grand soin.

À Canto-Gallo, j’avais trouvé pour la dernière fois un asile dans une venda. À partir de ce moment je me trouvai réduite à l’hospitalité des maîtres de faziendas. Quand on arrive à une fazienda où l’on veut rester à dîner ou bien passer la nuit, il est d’usage de s’arrêter devant la cour et de faire demander par un domestique la permission d’entrer. Ce n’est qu’après avoir obtenu cette autorisation, presque toujours accordée, qu’on descend de son mulet et qu’on pénètre dans la cour.

Je fus reçue de la manière la plus cordiale dans la fazienda de Boa-Esperanza, et comme j’arrivais justement à l’heure du dîner (entre trois et quatre heures de l’après-midi), on mit aussitôt deux couverts pour moi et mon domestique. Les mets étaient nombreux et assez bien préparés à l’européenne.

Dans chaque venda, ainsi que dans chaque fazienda, on s’étonnait toujours excessivement de voir arriver une femme seule avec un domestique.

La première question qu’on m’adressait était si je n’avais pas peur de traverser seule les forêts. On prenait partout mon guide à part pour s’informer du but de mon voyage. Comme je recueillais beaucoup de fleurs et que je faisais souvent la chasse aux insectes, on me croyait naturaliste, et on présumait que je voyageais dans l’intérêt de la science.

Après le dîner, la bonne et aimable ménagère me proposa de visiter les plantations de café, les magasins et autres parties curieuses de la fazienda. J’acceptai avec empressement cette proposition, qui me fournissait le moyen de voir le café passer par les diverses phases de sa préparation.

J’ai déjà raconté la manière de recueillir le café. Après cette opération, on l’étale sur de grandes aires en terre