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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/97

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battue, entourées de petits murs en maçonnerie d’un pied à peine. Ces murs ont de petites chantepleures, pour qu’en cas de pluie l’eau puisse s’écouler. C’est sur ces aires que le café est séché à un soleil brûlant. On le verse ensuite dans de grands mortiers de pierre ; dix ou vingt de ces mortiers sont établis sous des chevrons, d’où des marteaux de bois viennent frapper les grains, détachent facilement la cosse. Ces marteaux sont mus par la force de l’eau. La masse écossée passe ensuite dans des boîtes de bois fixées au milieu d’une longue table ; aux deux extrémités de ces boîtes sont pratiquées de petites ouvertures par lesquelles le grain tombe lentement avec la balle.

À la table sont assis des nègres qui détachent le grain de la balle et le mettent ensuite dans des chaudrons de cuivre plats chauffés légèrement. On le tourne souvent et on l’y laisse jusqu’à ce qu’il soit parfaitement séché. Ce dernier travail exige quelques soins, puisque la couleur du café dépend du degré de la chaleur ; si on le sèche trop vite, il prend bientôt, au lieu de la teinte verte qu’il doit avoir, une couleur jaunâtre.

En général la culture du café n’est pas pénible, et sa récolte ne donne pas autant de mal que chez nous la récolte du blé. Le nègre reste debout pour cueillir les grains de café, et il est garanti de la grande chaleur du soleil par l’arbrisseau lui-même. Le seul danger qu’il puisse courir, c’est d’être mordu par des serpents venimeux, accident qui est heureusement très-rare.

Mais en revanche les travaux dans une plantation de sucre passent pour être excessivement pénibles, surtout l’arrachement des mauvaises herbes et la taille des cannes à sucre. Je n’ai pas encore assisté à une récolte de sucre ; peut-être cela m’arrivera-t-il dans le cours de mes voyages.

Le travail finit au coucher du soleil. On compte ensuite les nègres rangés devant la maison du maître. Après