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Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/138

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LIVRE CINQUIÈME

PROLOGUE

LE POËTE

Si je cite parfois le nom d’Ésope, à qui j’ai depuis longtemps rendu tout ce que je dois d’hommages, sachez bien que j’ai invoqué son autorité comme certains artistes de notre siècle, qui, pour être mieux payés de leurs travaux, signent une statue moderne du nom de Praxitèle, l'airain du nom de Scopas, l’argent du nom de Myron, et leurs tableaux Zeuxis ; car les dents de l’Envie épargnent davantage des productions, même fausses, de l’antiquité, que les meilleures de notre temps. Ceci me porte à raconter une fable qui en sera la preuve.

LIBER QUINTUS

PROLOGUS

POETA

^sopi nomcn sicubi interposuero.

Gui reddidi jam pridem quidquid debui

Auctorilatis esse scilo gratia :

Ut quidam artifices nosljo faciunt sscculo,

Qui pretium operibus majus invcniunt, novo

Si marmori adscripseruul Praxileleii, ï^copam

i€ri, Myronem argento, tabulas Zeuxidciu :

Adeo fucaltc plus vetustati favel

Invidia mordax, quam bonis prxsenlibus.

Sed jam ad fabellam talis exempli feror.