LIVRE V. 91
FABLE PREMIÈRE
DÉMÉTRIUS ET MÉNANDRE
Démétrius de Phalère avait usurpé dans Athènes le souverain pouvoir, et le peuple, selon sa coutume, se précipitait à l'envi sur ses pas en applaudissant son nouveau tyran. Les premiers de la ville, en gémissant tout bas d’un si triste coup de la fortune, vinrent déposer un baiser servile sur la main qui les opprimait. On vit même les plus sages et les plus retirés, dans la crainte de l'avenir, ramper à ses pieds. De ce nombre fut Ménandre, célèbre comique. Démétrius avait lu ses ouvrages, sans connaître l'auteur dont il admirait le génie Parfumé d’essence et laissant traîner sa tunique, notre poëte s’avançait d’un pas lent et rempli de mollesse. Dés que Démétrius l’aperçut parmi les derniers de la foule : « Quel est cet efféminé ; demanda-t-il, qui ose paraître ainsi devant moi ? — C’est le poëte Ménandre,» répondit son entourage. Changeant aussitôt. . .
(Le reste manque.)
FABULA PRIMA
DBHETRIUS ET HENANDER
Demetrius, qui dictus est Phalereus, Athènes occupavit imperio improbo. Ut mos est vulgi, passim et certatim ruunt, Féliciter I succlamant. Ipsi principes Illam osculantur, qua sunt oppressi, manum, Tacite gementes tristem fortunœ vicem. Quin etiam résides, et sequentes otium, Ne defuisse noceat, repunt ultimi.
In queis Henander, nobilis comœdiis, Quas, ipsum ignorans, legerat Demetrius, Et admiratus fuerat ingenium viri, Unguento delibutus, vestitu afQuens, Yeniebat gressu delicato*et languido. Hune ubi Tyrannus vidit extrême agmine : Quisnam cinaedus ille in conspectu meo Audet venire ? Responderunt proximi : Hic est Menander scriptor. Mutatus statim...
(Detunt reliqua.)