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Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/75

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cile qui avait destitué Photius, et enfin, — le pape n’oubliait pas ce qui lui tenait le plus au cœur, — à insister sur la cession de la Bulgarie au siége de Rome. Ainsi, l’an 879, trois cent quatre-vingt-trois évêques, y compris les légats du pape et ceux de tous les patriarches d’Orient, se réunirent à Constantinople en un concile que plusieurs auteurs orientaux considèrent comme le huitième œcuménique.

Ce concile, après avoir annulé les actes du précédent, confirma le rétablissement de Photius sur le siége patriarchal, reconnut l’inviolabilité du symbole nicéno-constantinopolitain, sous peine d’anathème, et par cela même condamna l’addition du Filioque dénoncée par Photius. Il décréta, par son premier canon, « que ceux qui auraient été liés par Jean seraient liés par Photius, et que ceux qui auraient été liés par Photius seraient liés par Jean, » et par conséquent il reconnut l’indépendance et l’égalité des deux Églises et des deux siéges. Quant à la Bulgarie, comme cette affaire concernait les limites de l’empire d’Orient, le concile la réserva à l’empereur. On peut dire que cette fois Photius, conjointement avec le concile, « écrasa et étouffa la zizanie qui avait déjà pris de grands accroissements. »

Mais le siége de Rome, n’ayant pas obtenu les deux choses qu’il convoitait : « la suprématie ou l’autorité universelle et la Bulgarie, » s’emporta d’une nouvelle colère et se mit à lancer à pleines mains les anathèmes contre l’Orient, comme du sable contre le vent. Photius, anathématisé, d’après le calcul de Binius, par douze papes, et d’après celui d’Allatius par neuf ; renversé de nouveau du siége patriarchal par l’empereur Léon, en suite des machinations des papes ; mort emprisonné dans un cloître, obtint la dernière des béati-