(praisigh) ; de même bərˈdaχ (bradach) « voleur, chipeur », gén. ˈbrɑdɩgʹ (bradaigh).
Certains sujets diront du reste brəˈdaχ comme ˈbrɑdɩgʹ ; mais la forme la plus commune est la forme avec métathèse que l’on retrouve dans : bərˈdɑ̃:n (bradán) « saumon » ; bərˈla·χ (brollach) « giron » ; bərˈka·χ (brocach) « sale » (on entend aussi brəˈka·χ).
Il faut rapprocher ces exemples des cas de syncope que nous venons de voir ; l’opposition de pərˈ'ʃα·χ et ˈpraʃɩgʹ s’expliquent par un stade *prˈʃα·χ avec syncope de la voyelle atone, puis développement d’un élément sonantique devant la liquide ; la métathèse a ici pour effet de fermer la syllabe brève par un groupe consonantique dé sonorité décroissante en faisant remonter le point de plus grande sonorité vers le début de la syllabe (l’effet des métathèses citées § 250 étant inverse).
§ 282. On peut rapprocher de ces exemples un autre cas de métathèse où la dépendance vis-à-vis de la place de l’accent n’est sans doute pas aussi rigoureuse, mais dont les effets sur la syllabe sont analogues. Il s’agit du traitement des groupes liquide ou nasale + h. L’élimination de ces groupes donne lieu à un flottement entre formes avec voyelle svarabhaktique, comme dans : kʹαhərər (ceathrar) « quatre personnes », et des formes à métathèse : kʹαrhᴜ: ou kʹαhərᴜ: (ceathramha) « quart », la métathèse s’expliquant par l’intermédiaire d’une liquide, ou d’une nasale, soufflée. La métathèse apparaît fréquemment devant syllabe accentuée : cf. les cas cités §§ 249 et 231 ; mais il n’en est pas toujours ainsi, comme le prouve, e. g., kɔrhəm (cothrom) « commodité ».
Le cas est donc différent de celui que nous venons de voir tout en présentant ceci en commun avec lui, d’éliminer un groupé nasale ou liquide précédé de consonne de moindre sonorité, en faisant apparaître un groupe de forme inverse, qui ferme la syllabe.