toute autre place. D’autre part, deux des phonèmes du parler : ǥ et ç, ne se rencontrent qu’à l’initiale.
§ 284. Tandis que, dans la plupart des langues, l’initiale, soustraite aux variations d’origine morphologique, est un des éléments les plus stables du mot dans l’identification duquel elle joue le premier rôle, il n’en va pas de même en irlandais où, comme dans les autres langues celtiques, l’initiale est fléchie grammaticalement. L’étude de ces alternances initiales sort du cadre d’une phonétique descriptive ; le principe doit cependant en être mentionné, l’existence de ces alternances ayant certainement facilité les confusions et flottements dans la qualité de la consonne initiale qui ne sont pas rares dans le parler.
§ 285. L’initiale (consonantique) d’un même mot peut revêtir trois formes : « normale », « aspirée » et « nasalisée » (il va de soi que ces termes n’ont pas ici leur valeur phonétique rigoureuse). Le tableau suivant donne la relation entre les trois formes de l’initiale d’un même mot.
normale | aspirée | nasalisée |
— | — | — |
p, pʹ | f, fʹ | b, bʹ |
t, tʹ | h | d, dʹ |
k, kʹ | χ, ç | g, gʹ |
b, bʹ | v, vʹ | m, mʹ |
d, dʹ | ǥ, j | n, nʹ |
g, gʹ | ŋ, ŋʹ | |
m, mʹ | ṽ, ṽʹ | m, mʹ |
f, fʹ | zéro | v, vʹ |
s, ʃʹ | h, (ç) | s, ʃʹ |
n (nʹ), l (lʹ), r (rʹ) ne sont pas sujets à alternance (sauf dans le cas de rʹ, alternant avec r, § 84), fait qui constitue au reste une des principales singularités phonétiques du parler par opposition aux autres parlers irlandais.
§ 286. Le fait qu’à certaines formes du mot différentes initiales