A l’initiale, les flottements dans le timbre de la voyelle sont particulièrement fréquents. Ceci s’explique par le fait que le timbre d’une voyelle est dans une large mesure déterminé par les consonnes qui la suivent et la précèdent (cf. IIᵉ Partie, chap. 1). Dans le cas de la voyelle initiale, l’influence exercée par la consonne qui suit n’est pas contrebalancée par une consonne précédente. Aussi, là où, étymologiquement, cette voyelle est de celles qui, en position médiane, seraient encadrées de consonnes de qualités contraires (Séries III et IV, §§ 106 et 107), observe-t-on des fluctuations du type de celles déjà mentionnées § 109 et 110, dues à l’influence de la consonne suivante. On a ainsi : a ou α, ö ou ɛ, i ou ɪ, i: ou ɪ: devant consonne palatale (§ 109, 2º), ï, λ ou ᴜ, α ou ɑ, devant consonne vélaire (§ 110, 2º).
Il en va de même pour les diphtongues, dont le premier élément d’arrière, en l’absence d’une consonne précédente, subit l’influence assimilatrice du deuxième élément d’avant, ainsi αi, à côté de ai (§ 195) et ɑi à côté de ᴀɪ (§ 196).
Développement d’un phonème additionnel : voir chapitre x.
On voit que, plus encore dans le cas de l’initiale vocalique que dans celui de l’initiale consonantique, le début de mot, loin d’être une place particulièrement résistante, est au contraire une place particulièrement sensible et sujette à fluctuations.