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Conclusion

de synchro­nisme déjà signalé. A la finale, où ils sont implosifs, les groupes sont de sonorité et d’ouverture décrois­santes ; à l’initiale, où ils sont explosifs, la sonorité et l’ouverture sont en principe crois­santes, quoique les initiales modifiées offrent des excep­tions notables (cf. § 215) ; à l’intérieur du mot, les groupes sont toujours implosivo-explosifs.

Un groupe implosivo-explosif, s’il est d’ouverture et de sonorité décrois­santes (c’est-à-dire du type des groupes finaux) est stable. Certains groupes de ce type, ancienne­ment éliminés, tendent même à ré­appa­raître. Si au contraire, ouverture et sonorité vont en croissant (comme c’est le plus souvent le cas lorsque le deuxième élément est une liquide ou une nasale), il tend à se déve­lopper une voyelle svara­bhaktique. Beaucoup de groupes stables à l’initiale, où ils sont explosifs, sont ainsi en voie d’être dissociés à l’intérieur du mot : l’évolution est déjà accomplie pour certains groupes, à peine amorcée pour d’autres. Il importe de souligner que le déve­loppe­ment de la voyelle svara­bhaktique corres­pond à une tendance actuelle du parler dans les cas du type αgələ, non dans les cas du type αrəg (cf. IIIe partie, chap. iii).

La syllabe présente une grande variété de formes. La frontière entre deux syllabes est toujours consti­tuée par une consonne (sauf le cas de sandhi). Mais la syllabe elle-même peut commencer ou finir par une voyelle, une consonne ou un groupe de consonnes ; la nature des groupes consonan­tiques médians entraîne une forte propor­tion de syllabes fermées (voir plus haut) ; la disso­ciation de quelques-uns de ces groupes par svara­bhakti a et aura, au reste, pour effet de réduire quelque peu cette propor­tion. L’accent de la syllabe peut être plus ou moins éloigné de la fin, et peut ne pas coïncider avec le maximum d’ouverture et de sonorité (cf. § 257). La durée en est enfin des plus variables, une voyelle longue pouvant être suivie d’un groupe conso­nantique, une voyelle brève pouvant terminer la syllabe. On pourrait dire qu’à cet égard, le parler est carac­térisé par l’absence d’un type de syllabe normal et numérique­ment prédo­minant.

L’accent est un accent d’intensité énergique dont l’action sur les voyelles est consi­dérable : non seulement toute voyelle brève non