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VOYELLES MIXTES D’ARRIÈRE

lörʹɩgʹɩmʹ (loirgim) « je cherche » ; löʃg̬ʹɩmʹ (loiscim) « j’allume » ; sg̬ölʹɩ (scoile), gén. de sg̬o̤lʹ (scoil) « école » (cf. § 179).

klöh (cloich), klöhɩ (cloiche), dat. et gén. de klo̤χ, klɔχ (cloch) « pierre » ; köʃgʹɩmʹ (coiscim) « j’empêche » ; köʃg̬ʹɩ (coisce) « suffisance » ; ködʹⁱrʹəv (coidreamh) « commerce, intimité » ; ödʹɩ (oide) « tuteur ».

röh (roth) « roue », gén. rɔhə (rotha), kröh et tröh (cruth, truth) « apparence, fantôme », gén. krɔhə, trɔhə ; pröh « exclamation pour appeler les veaux » ; stöh (stoth) « tignasse », gén. stɔhə (stotha).

§ 160. Devant h il y a flottement entre ö et λ : bröh ou brλh (bruth) « éruption » ; sröh ou srλh (sruth) « courant », gén. srɔhə (srotha) ; kröh ou krλh, etc.

Pour les flottements entre ö et ɛ ou ɪ, cf. §§ 137 et 145.

§ 161.
ə (écrit a, ea, adh, u, o, etc. ; non noté quand d’origine svarabhaktique).

ə représente en réalité toute une série de voyelles mixtes d’arrière, lâches, non arrondies ou faiblement arrondies, variant pour la hauteur et l’ouverture entre la voyelle moyenne et la voyelle basse, ə étant plus bas entre consonnes vélaires, plus haut et avancé après consonne palatale au point de se rapprocher de ɪ (dans ce cas le glide j n’est pas perceptible).

D’autre part ə, particulièrement après r, l, s’assimile au timbre de la voyelle tonique, le ə de dʌrən étant sensiblement plus en arrière que le ə de bɑləv (cf. § 293).

Toute voyelle brève atone tend vers ə, sauf dans les cas où elle tend vers ɩ. C’est donc ə qu’on a en syllabe non accentuée, soit en toutes positions devant consonne vélaire, soit à la finale après consonne vélaire. Il en est du moins ainsi en syllabe post-tonique. En syllabe prétonique, le cas est plus complexe, une voyelle brève pouvant alors conserver son timbre et sa tension propre, dans une mesure variable selon les cas, mais qui dépend principalement du tempo du langage. Il y a donc flottement en syllabe prétonique entre ə et les voyelles tendues de divers timbres.

On peut avoir, après consonne palatale, un glide j (d’ordinaire