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de cailles, allait être arrosé d’un vin à peine aussi bon que celui de Surêne[1].


MÉDITATION IX

DES BOISSONS[2]


52. — On doit entendre par boisson tout liquide qui peut se mêler à nos aliments.

L’eau paraît être la boisson la plus naturelle. Elle se trouve partout où il y a des animaux, remplace le lait pour les adultes, et nous est aussi nécessaire que l’air.

eau.

L’eau est la seule boisson qui apaise véritablement la soif, et c’est par cette raison qu’on n’en peut boire qu’une assez petite quantité. La plupart des autres liqueurs dont l’homme s’abreuve ne sont que des palliatifs, et s’il s’en était tenu à l’eau, on n’aurait jamais dit de lui qu’un de ses privilèges était de boire sans avoir soif.

  1. Surêne, village fort agréable, à deux lieues de Paris. Il est renommé par ses mauvais vins. On dit proverbialement que, pour boire un verre de vin de Surêne, il faut être trois, savoir : le buveur, et deux acolytes pour le soutenir et empêcher que le cœur ne lui manque. On eu dit autant du vin de Périeux ; ce qui n’empêche pas qu’on ne le boive.
  2. Ce chapitre est purement philosophique : le détail des diverses boisons connues ne pouvait pas entrer dans le plan que je me suis formé : c’eût été à n’en plus finir.